Textes

La question de la communauté, de l’être-en-commun…

Poser aujourd’hui la question de la « communauté », est-ce se demander ce qu’il en est de nos communautés et des identités ethnico-nationales sur lesquelles elles reposent, de leur situation actuelle à l’heure de l’Europe et au-delà de ce qu’on appelle la « Mondialisation » ou la « Globalisation » ? Ou est-ce, au contraire, plus en amont, se poser la question de la nature ou de l’essence de la communauté …

Publié dans la Revue Lieu-dit, en 2003

Lors de ce séminaire, plutôt que de se questionner sur le rapport entre le paysage et la politique, on envisagera le paysage comme forme essentiellement politique, c’est-à-dire comme la forme naturelle ou ontologique du politique, de l’être-au-monde et de son partage. C’est assurément là un vaste programme, pour ne pas dire un pari, mais une exigence aussi, comme un appel, voire comme une adresse. Comme une utopie, à ceci près peut-être que ce qui s’avance là, comme le  même du singulier-pluriel de l’existence, ne renverrait en quelque sorte à rien d’autre qu’à l’espacement même de tout être dans un régime de finitude générale, dont le topos ou l’espace même aurait le nom de paysage et au-delà ou à travers lui de monde, cette communauté ou co-exposition de tous les paysages, toujours ouverte et ouvrante, se déployant comme leur tressage ou leur nouage même. …

« Démocratie, démocrature », comment puis-je entendre ce qui fait titre ici, si ce n’est déjà comme le soupçon de ce que la démocratie contiendrait en elle, de manière essentielle ou substantielle, son envers ou sa propre contradiction, comme si son propre monstre, enveloppé en elle, tapi dans son ombre, était toujours prêt à y ressurgir sous la forme du totalitarisme ou de la dictature ? Comme si l’une (la démocratie) et l’autre (la dictature) étaient co-originairement articulées l’une à l’autre, marquant ou inscrivant dans l’espace même du politique un régime paradoxal de co-appartenance de ce qui est en répulsion réciproque.

 

Bien loin d’avoir disparu, remplacé par une nouvelle mode, comme le prévoyaient bon nombre d’observateurs il y a encore quelques années, le mouvement techno ne cesse de susciter de l’effervescence, y compris intellectuelle, au sein de notre société. Et il nous faut bien reconnaître désormais qu’au-delà de ses formes les plus visibles – la musique et les raves –, ce mouvement porte témoignage d’un certain nombre de transformations qui touchent aujourd’hui la culture populaire, ainsi que les pratiques créatives et artistiques contemporaines. Plus encore, il nous semble possible d’affirmer que c’est toute la société, dans sa structure même, qui se trouve affectée non pas certes par la techno, mais par les profondes mutations politiques, technologiques et esthétiques par et dans lesquelles cette dernière a pu s’élaborer et s’imposer comme une forme majeure de la culture populaire occidentale de cette fin de XXe siècle.

Conférence prononcée aux Beaux-Arts de Cergy en Mai 1995, dans le cadre du Séminaire de Sylvie Blocher sur l’adresse.

Dans ce texte, je ne vais vous parler d’aucun artiste en particulier, en cherchant à illustrer mon propos par des exemples. J’essaie en fait de répondre a une question que je pose au départ: “Qu’est-ce qui s’adresse dans une œuvre d’art au-delà de la seule adresse de son créateur, qui serait à même de nous faire comprendre quelque chose du rapport entre les hommes?”

 

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